samedi 20 juillet 2013

Metro 2033, Dmitri Gloukhovski

Année 2033, Moscou.
Un apocalypse nucléaire une dizaine d'année auparavant a rendu la surface invivable, et les seuls humains survivants se terrent dans le métro. Les seuls humains, car les créatures restées à la surface ont muté d'horrible façon, et sont généralement monstrueuses et agressives.
Quand au métro, divisé entre différentes factions politiques ou religieuses, il est la cible de nombreuses menaces qui mettent en danger la survie de l'espèce humaine.

Dans ce premier volume, nous suivons les aventures du jeune Artyom, de la station VDNKh, et dont la station est régulièrement menacée par des hordes de créatures terrifiantes, les Noirs. Parti dans un périple au cœur du métro Moscovite en espérant trouver de l'aide pour sauver sa station, il nous permet de découvrir avec horreur les maints dangers de cette société de la pénurie. De station en station, la survie de l'humanité s'avère bien ténue.


Metro 2033 est avec Les Sentinelles de la Nuit (Serguei Loukianenko, 1998) un des deux grands cycles fantastiques Russes qui sont parvenus jusqu'à nous ces dix dernières années. Et dans le cas de Métro 2033, passé inaperçu lors de sa sortie, la création d'un jeu vidéo adapté du premier tome a clairement permis au roman de trouver ses lecteurs. 
Plus encore que dans les Sentinelles de la Nuit, déjà marqué par un profond désenchantement et le pessimisme des personnages principaux, joués en permanence par leur destin ou leurs instances dirigeantes, Metro 2033 est nimbé d'une asphyxiante noirceur. Que reste-t-il d'humain chez ces hommes qui savent que l'humanité et la civilisation sont condamnées à courte échéance, et que les lois de l'évolution Darwiniennes ont favorisé d'autres espèces ? Quelques vestiges d'espoir entremêlés de sauvagerie désespérée pour survivre encore un jour, encore un mois, à n'importe quel prix.

C'est ce mélange de ténèbres et de lumière (le jeune Artyom, se battant pour aider les habitants du métro), qui fait de Metro 2033 un roman d'apprentissage crédible, doublé d'un roman d'aventure hautement addictif. Entraînant à sa suite un lecteur fasciné par l'univers mis en place par Gloukhovski, Artyom découvrira peu à peu les noirceurs et les compromissions du monde adulte. La fin, superbe et troublante, est également une surprise qui donne de fabuleuses pistes d'évolution pour la suite. 
Enfin, le roman réutilise intelligemment la figure du Stalker, créé dans le roman du même nom des frères Strougatski en 1972, et sa lecture complétera au mieux un périple dans Métro 2033.

En résumé, cet été, allez vous perdre dans les dédales du métro Moscovite (et prenez un plan avec vous, ça vous facilitera rudement la lecture), le soir, à la lueur de votre lampe de chevet. Vous en reviendrez troublé.

Métro 2033, Dmitri Gloukhovski. L'Atalante, 2010, 25 €

PS : et si vous aimez ce roman, sachez que Gloukhovski a encouragé les jeunes auteurs à se servir de son univers pour raconter leurs histoires. Vers la lumière, d'Andreï Dyakov, publié chez le même éditeur, vous initiera donc aux mystères  du métropolitain de Saint-Pétersbourg.

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