Dans
 une Renaissance alternative, au sein de la merveilleuse ville de 
Ciudalia, aussi belle qu’elle est corrompue, la noblesse Patricienne 
ruse de mille conspirations pour atteindre le pouvoir suprême. Pour 
arriver à cet heureux résultat, les plus riches d’entre eux se sont 
adjoint les services de sorciers nécromanciens et d’assassins.
Notre
 narrateur, justement, est l’un d'entre eux. Don Benvenuto, le meilleur,
 le plus truculent et le plus partial des assassins, retiré des 
affaires, prend la plume pour nous compter ses meilleurs coups. Mais 
dans cette guerre que se livrent les grands, il n’est souvent qu’un 
pion...
On
 a beaucoup parlé de ce livre à sa sortie, et j’attendais donc 
impatiemment de mettre la main dessus. Et je sors de ma lecture 
admirative : la langue, splendide, réaliste et gouailleuse dans laquelle
 s’exprime notre assassin est délectable, Philippe Jaworski utilise sa 
maîtrise parfaite du français et de cette période historique pour jouer 
avec le lecteur, le surprendre et l’émouvoir.
Je
 me refuse à vous donner plus de détails, mais la lecture de Gagner la 
guerre vous réserve quelques régals littéraires tels qu’une savoureuse 
conversation entre assassins dans un langage bien particulier, une jolie
 prise de pouvoir de Benvenuto sur son lecteur, un psychopompe (Google 
devrait vous affranchir sur la question) judicieusement placé... De la 
belle et grande ouvrage, le genre de livres qui vous contraignent à 
suivre les réalisations de leur auteur avec une fidélité légèrement 
maniaque. Encore là ? Allez, filez vous régaler des aventures de notre 
assassin, vous ne le regretterez pas !
Gagner la Guerre, récit du vieux Royaume, Jean-Philippe Jaworski, Folio SF - 2011; 992 p.- 12,50 €
 

 
